samedi 24 septembre 2011

Miscroscopes & Co




Voici quelques uns de mes microscopes acquis après quelques années de promenade sur les vide-greniers et les sites de vente en ligne.
Je vous les présente : le premier est un microscope jouet, un de ceux que l'on donnait aux enfants d'une dizaine d'années pour les initier à l'art de la microscopie. Celui-ci a été acheté pour trois euros, mais je me rappelle de son piteux état. J'ai donc procédé au démontage de toutes les pièces. Malheureusement, les petites vis en cuivre ont fait un peu de résistance et leurs têtes se sont un peu déformées. Un bain de vinaigre en frottant avec une éponge inox, et un nettoyage plus doux des lentilles ont redonné vie à ce petit être. Le second, de marque Optico, est un modèle un peu plus haut de gamme que le précédent. Ce microscope était fourni avec une petite valise où lames, lamelles vierges ou préparées, ainsi que formol, baume du canada, faisaient le bonheur de plus d'un gamin. Le troisième est un microscope d'une autre classe, celle d'étude, avec oculaires et objectifs interchangeables, ce microscope chinois n'a rien à envier aux manufactures françaises des années 70, comme Pierron. Il permet sans contrainte d'observer avec confort et simplicité ses préparations avec le jeu de miroir. Mais qui se cache derrière ce microscope, encore un autre ! Là ! Le grand timide, bien qu'il se fasse discret, c'est le plus beau et impressionnant de mes objets d'optiques. Ce mastodonte mérite que l'on se penche d'un peu plus près sur ses qualités et inconvénients. 




Mesdames, messieurs, voici le BTT KRAUS, trinocularus...

trinoculaire ? En effet, il a trois entrées, deux pour les yeux (vision binoculaire) et un troisième pour y disposer un boitier d'appareil photo argentique. Le confort d'une vision binoculaire est tout simplement prodigieux puisque la fatigue des yeux n'est plus un souci. Je l'avais vu trois mois auparavant sur Ebay pour 67 euros d'enchère et 15 euros de frais de port, l'addition était déjà trop salée pour que je puisse l'acquérir. Et voilà qu'il y a quelques jours, je le repère à nouveau en ligne, 20 euros, et le vendeur habite dans la même ville que moi, en même temps, une personne sur six habite dans cette grande ville ou dans sa périphérie. 3, 2, 1, 0, vous êtes le meilleur (et seul) enchérisseur. 20 euros contre 82 euros, l'affaire est réelle. Je rencontre mon vendeur, un ancien professeur de sciences nat, il me dit qu'il l'a revendu car il était en trop mauvais état. Voilà qui me réjouit, enfin du bricolage pour l'après-midi. 




Je procède au démontage de la bestiole, et voilà ce que je constate: plein de poussière, une crémaillère endommagée sur quelques rainures, un barillet (le châssis des objectifs) qui tourne librement sans arrêt marqué, pas de lampe, ni de condensateur. Mais tout cela n'était pas une surprise. Et là je me dis, ça va être du boulot.
Je commence par laver au vinaigre d'alcool toutes les parties crasseuses du microscope, j'en profite pour laver aussi son petit frère. Je lave délicatement les objectifs, toujours avec du vinaigre, ainsi que les miroirs disposés dans la colonne du microscope, fonctionnant à la manière d'un périscope. Mes papiers essuie-tout deviennent noirs de saleté. Après ce bon nettoyage, je passe à la révision technique, en commençant par la crémaillère.




Vous observez qu'une partie de la crémaillère est méchamment abîmée. J'enlève la courroie pour y ajouter la moitié d'un filtre de cigarette en-dessous de ce défaut, pour que la tige soit en contact plus serré avec la roue de réglage. J'applique un peu d'huile de tournesol, sur les parties qui subissent d'importants frottements. Après quelques essais, le problème est réglé, le microscope monte et redescend sans souci. Passons au dernier problème, non moins important, celui du marquage d'arrêt du barillet qui supporte les objectifs, ce marquage permet le bonne alignement des chambres, le principe étant le même pour un révolver à barillet.

Voyez la partie maintenue par deux petites vis, il y a une petite barre de fer rajoutée, eh bien, elle compense la précédente pièce qui a disparu et qui permettait le bon alignement des objectifs par rapport aux oculaires. Je dois remercier mon amie qui m'a fourni l'une des ses barrettes à cheveux pour permettre de résoudre ce petit problème. D'ailleurs, je crois que c'était la tâche la moins facile, car les deux petites vis étaient récalcitrantes. Alors j'ai donné de petits coups de marteau au tournevis disposé sur chacune des vis. Cette technique permet de rompre l'oxydation entre vis et parois et pour preuve, ça a marché.






Une vue de la platine




une vue des oculaires et du système des œillères.



Une vue du dessous de la platine, malheureusement pas de condensateur, ni même de miroir, mais je doute ne pas trouver de solution dans les quelques mois à venir.




et enfin une vue sur la troisième entrée avec diaphragme. 







Je vous laisse quelques photographies saisies grâce à ce microscope :

CT de nerf





CT canal rachidien
de mammifère









Morale : il vaut mieux acheter un vieux microscope, que ce soit pour votre usage ou celui de vos enfants. Les nouveaux microscopes à bas prix sont fragiles et pour cause, le plastique a remplacé le métal, triste non ? Alors que les microscopes haut de gamme sont inaccessibles pour une petite bourse, n'hésitez pas à en prendre à l'occasion d'un vide-grenier ou d'une brocante. Un dernier conseil, ce genre de microscope nécessitant quelques rénovations, il ne doit pas coûter plus de trente euros, et ceux monoculaires quinze euros. Au delà, c'est le vendeur qui fait une bonne affaire. Il ne faut pas hésiter à laisser un tel objet si le prix est élevé et donc injustifié.




vendredi 16 septembre 2011

Valise d'électrothérapie Rénovateur (ca.1930)


Voici une valise d'électothérapie datant du début des années 30. Drôle de machine qui, selon ses concepteurs, pouvait guérir le patient de n'importe quels maux par l'application sur la peau d'une ampoule chargée de gaz rare stimulé par une haute tension. Le fonctionnement est assez simple: le courant alternatif est envoyé dans une bobine de ruhmkorff, cela permet de multiplier par dix la tension au borne du circuit secondaire de la bobine. Un rhéostat, ou potentiomètre, permet de régler la tension à la hauteur prévue. Après avoir acheté cet objet dans un vide-grenier pour une somme modique, j'ai tenté de faire fonctionner l'appareil, malheureusement une trentaine de secondes plus tard, j'ai entendu un bruit suspect. En démontant le corps de la machine, j'ai vérifié l'état de chaque composant, transfo 110/220, bobine de ruhmkorff, rhéostat...et condensateur. Ce dernier avait "fondu", c'est-à-dire que les deux armatures s'étaient soudées entre elles, ne remplissant plus leur rôle. Je suis parti en quête du remplacement d'un condensateur pour courant haute-tension dans les quelques magasins d'électronique à Paris, mais peu en vendaient et pour cause, ce type de condensateur n'est plus commercialisé à cause de la dangerosité même de l'accumulation de charge (dans mon cas 1500 volts), en effet, la mort rôde tout près en cas d'électrocution. Mais bon, il faut redonner une nouvelle vie à cet objet atypique. A saint Quentin radio, à l'ouest de Paris, je trouve un vendeur qui me propose de coupler deux condensateurs de 1000 volts déjà rares sur le marché, me recommandant la prudence quant à l'utilisation de l'engin. Par ailleurs, la terre est reliée à la poignée où s'insère l'ampoule. Donc avec prudence je remplace le condensateur fondu par deux autres en bonne santé. Les câbles en tissu ne sont pas encore remplacés mais est-il nécessaire de le faire? A l'essai, je manipule cette machine avec des gants en cuir, mais je me prends un bonne châtaigne en branchant l'appareil... Enfin je continue l'opération, mettant en route, grâce au  rhéostat, cette machine. Et voilà que l'ampoule dégage une lueur violette, et que l'on distingue des petites décharges électriques lorsqu'on applique l'ampoule sur un élément organique, telle une pomme. 

Sur la photographie ci-dessous, vous pouvez voir le petit transfo à l'extrême gauche, la bobine au centre bas, le condensateur au centre haut et le rhéostat à la droite. Sur la photo du haut vous pouvez observer les différentes formes d'ampoules correspondant au relief des différentes parties du corps où l'opération "médicale" doit avoir lieu. Je ne préconise pas l'utilisation de cette thérapie par courant faradique à cause de la dangerosité même de cette machine. N'oublions pas que la bobine de ruhmkorff fut inventée par le technicien éponyme pour résoudre le problème de l'allumage dans les chambres du moteur à explosion...